Paris, 1791. Comment trouver son bonheur quand on est jeune, joli, un peu paresseux, qu’on a le goût des plaisirs et un bourreau de père qui veut vous mettre au travail ?

Pour compliquer le tout, voilà que se déchaîne la Révolution : succession d’orages qui conduisent notre héros des cafés du Palais-Royal au club des Jacobins, du boudoir des nouveaux riches à l’Hôpital de la Salpêtrière, cette fatale soirée du 4 septembre 92 où les portes s’ouvrent devant les égorgeurs.

« Ils entrèrent d’un pas lourd, accablés sous la besogne : une trentaine d’hommes, portant des massues, des sabres, des piques, des poignards à la ceinture, tout cela rouge de sang entre leurs mains poisseuses, eux-mêmes barbouillés du bonnet aux chaussures. Ils avançaient dans un silence hypnotique, leurs yeux brillant d’une lueur sauvage, indifférents à la pluie qui tombait doucement. Quelques applaudissements rompirent la stupeur, on leur tendit une bouteille qu’ils ne daignèrent pas voir. Qui étaient-ils, ces êtres au regard fixe de bêtes brutes, exécuteurs des basses œuvres ? La lie des bouges et des abattoirs, des monstres échappés à la faveur des troubles ? Non, comme on le saurait plus tard, ce n’étaient que d’honnêtes artisans, des employés, pères de famille et bons paroissiens. »